De l’importance de l’échec et de la patience dans la création
« Vous dessinez tellement bien ! » Si vous saviez combien de fois j’ai entendu cette phrase. Si vous saviez combien de fois j’ai eu envie de me cacher dans un petit trou de souris, ne me sentant pas légitime, pas douée, pas à ma place. Syndrome de l’imposteur ? Probablement… Ou peut-être que non.
Je ne sais pas dessiner
Il y a encore peu de temps, vous auriez pu entendre de ma bouche « je ne sais pas dessiner ». Ce n’était pas de la fausse modestie ou la pêche aux compliments. J’étais réellement persuadée de ne pas savoir dessiner. En réalité, une partie de moi pense toujours ne pas savoir dessiner. Ce dont je suis sûre, c’est que je peux en permanence progresser, apprendre, m’améliorer.
Du travail avant tout…
Le fait de savoir dessiner n’est pas un don. On peut avoir des facilités, certes. Des capacités particulières chez certains. Mais il y a 10 ans, mes dessins ne ressemblaient… pas à grand-chose. J’ai travaillé. J’ai essayé. J’ai échoué. J’ai recommencé. La pratique artistique, comme toutes les autres pratiques, est un apprentissage. C’est de la course de fond. Pas un sprint ou une performance pour impressionner. C’est de la curiosité, tous les jours. De l’observation, du temps, du détail.
Aujourd’hui j’ai trouvé mon rythme. Je dessine quotidiennement. Comme un sportif qui s’entraine tous les jours. Et quand je ne peux pas dessiner, pour une raison X ou Y, j’observe, je nourris mon imaginaire. Je regarde le monde qui m’entoure. J’essaye de regarder les choses avec un œil neuf, sous un autre angle, d’une autre couleur.
Tout s’apprend. Avec du temps, de la patience, et des échecs.
J.K. Rowling, l’autrice de la célèbre saga Harry Potter, a adressé un discours aux étudiants de Harvard en 2008 pour leur remise de diplôme. Elle y parle notamment des bienfaits de l’échec. Elle qui a connu un succès mondial, a notamment dit « J’ai accroché ma première lettre de refus sur le mur de ma cuisine parce que cela me faisait un point en commun avec tous mes écrivains préférés. »
Alors sachez que le premier poisson rouge que j’ai dessiné, était loin d’être aussi beau que les Jean-Eude que je dessine aujourd’hui. Et les Jean-Eude que je dessine aujourd’hui sont sûrement bien différents de ceux que dessinerai dans quelques années…
Parce que je ne suis pas la seule illustratrice à se poser ce genre de questions, merci à Frannerd pour ses vidéos très pertinentes, dont celle-là où elle aborde un sujet similaire.